Le MRI à la COP26 : Discussion sur la responsabilité et le règlement des différends dans les projets climatiques
Lorsque le moment est venu et que nos corps sont enterrés sous terre, c'est alors que nos âmes embarquent pour un voyage dans la mer. Pendant que nos âmes nagent dans l'eau, elles apprennent le savoir de nos ancêtres, et plus tard, elles transmettent ce savoir en voyageant dans le cycle de l'eau pour renaître...
C'est l'histoire d'un court film d'animation intitulé "Indlela Yokuphila" (un terme zoulou signifiant "le voyage de l'âme"), qui a donné le coup d'envoi de l'événement COP26 que le site Mécanisme de Recours Indépendant (MRI) a co-organisé avec le One Ocean Hub et le Strathclyde Centre for Environmental Law and Governance le 10 novembre. Ce film a illustré comment, si nous sommes prêts à écouter attentivement, les connaissances scientifiques et les connaissances indigènes peuvent parfois s'aligner. Avec cette introduction, l'événement a discuté de l'utilisation de la médiation basée sur les arts dans les conflits liés au changement climatique, en se concentrant sur les conflits impliquant les sites spirituels des peuples autochtones. La deuxième partie de l'événement a mis en évidence l'utilisation de sources multiples de droit pour combler les déconnexions et les inégalités entre les différents systèmes de connaissances lorsque des projets de changement climatique sont planifiés et mis en œuvre sur la terre et sous l'océan.
Paco Gimenez-Salinas, de le MRI, et Pablo Lumerman, un médiateur inscrit sur la liste de la MIC et spécialisé dans la médiation environnementale et interculturelle, ont présenté conjointement le thème de la médiation interculturelle, y compris les conflits liés aux projets. Leurs présentations ont mis en évidence la façon dont le cadre spirituel et la culture des peuples autochtones sont souvent négligés dans le processus décisionnel entourant les projets de développement. Ils ont ensuite parlé de la manière dont la médiation pourrait entrer en jeu pour répondre à ces préoccupations en facilitant un dialogue interculturel. Deux études de cas, en Patagonie et au Honduras, ont été présentées pour illustrer comment la médiation a traité des conflits liés à des zones indigènes sacrées et impliquant différentes perspectives et valeurs culturelles. Ce sujet unique et la diversité des intervenants - universitaires, artistes et médiateurs - ont donné lieu à un événement très instructif.
Par la suite, le MRI a participé à un événement supplémentaire le 12 novembre, qui a réuni les trois unités indépendantes du Fonds vert pour le climat, à savoir l'unité d'évaluation indépendante, l' unité d'intégrité indépendante et le MRI lui-même. Chaque unité a présenté ses mandats respectifs, couvrant différents domaines de l'intégrité et de la responsabilité. Malgré ces différences, les unités ont mis en avant leurs valeurs et objectifs communs pour rendre les projets et programmes de GCF plus transparents et responsables.
C'était la première fois que le MRI participait à la COP de la CCNUCC, officiellement "la Conférence des Parties", qui est la plus grande et la plus importante réunion mondiale sur le changement climatique. Chaque année, les 197 pays qui ont ratifié la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) se réunissent pour rendre compte des progrès réalisés en matière d'action climatique et fixer de nouveaux objectifs politiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. La COP est le plus grand et le plus important forum sur le changement climatique. Néanmoins, la conférence s'est tellement développée en termes de nombre de personnes et d'agendas qu'il est parfois difficile d'attirer l'attention du grand public sur des événements qui sont parfois de niche par nature - s'attaquer aux effets secondaires des projets et/ou programmes climatiques.
Le MRI a donc profité de cette occasion pour se joindre aux autres voix et sensibiliser à la nécessité d'intégrer la justice climatique et la responsabilité dans l'action climatique mondiale. Outre sa participation aux deux événements parallèles, le MRI a pu profiter de cette précieuse occasion pour rencontrer les parties impliquées dans nos affaires et partager des idées avec des acteurs de la société civile.
Dans l'ensemble, la participation de le MRIà la COP26 a permis de faire passer le message sur la responsabilité dans les projets liés au changement climatique, notamment par le biais de la médiation, et a également constitué une excellente opportunité d'apprentissage pour nous. Le MRI prévoit de continuer à participer aux futurs événements de la COP afin de partager ses connaissances et ses expériences et d'apprendre des autres.